Prince of Persia – The Lost Crown
Le Prince de Babel-Air
1 joueur/joueuse
Disponible sur PC / Nintendo Switch / PlayStation 4 / PlayStation 5 / Xbox One / Xbox Series X|S / Amazon Luna
Les premiers pas face à un objet culturel, musique, films, théâtre, littérature, jeux peuvent jouer un rôle déterminant dans la manière dont nous percevons la culture par la suite. Prince of Persia a définitivement influencé mon attrait pour les jeux vidéo.
Bien évidemment, je ne parle pas (encore) de l’épisode 2024 dont le titre figure en haut de page, mais bien celui de 1989. Il tournait sur l’ordinateur DOS de mon père et celui-ci nous conviait, mon frère et moi, à jouer avec lui de temps en temps. Assis sur ses genoux, on manœuvrait maladroitement le fameux prince dans un dédale de corridors, emplis de piège, de plateforme chancelante et de guerriers qu’il fallait affronter à l’épée. Je me souviens notamment de nos éclats de rire mêlés à une moue hésitante lorsque nous rations un saut et que le pauvre prince finissait empalé sur les piques au fond d’un gouffre, avec ce bruit si particulier. Des moments joyeux qui allaient attiser mon intérêt pour les pixels.
L’épisode 2024 renoue avec les éléments d’origines, tout en apportant son lot de modernisme hérité de presque quarante ans de jeux. Il en garde notamment le côté difficile. En 1989, la difficulté venait surtout du fait qu’il fallait impérativement le terminer en moins d’une heure, sous peine de devoir tout recommencer. Aujourd’hui, c’est dans la maîtrise des sauts, des acrobaties et des combats que notre patience est mise à rude épreuve.
Il s’agit donc d’un jeu de plateforme, en 2D, dans lequel on se déplace donc de gauche à droite pour explorer un somptueux palais perse. Notre objectif est de retrouver le prince qui a été enlevé. Régulièrement, des ennemis nous bloquent le chemin et il faut jouer des épées pour s’en défaire. Le jeu combine donc adroitement adresse et combats.
J’ai beaucoup aimé ce nouveau Prince of Persia, notamment par son côté difficile à maîtriser, mais tellement gratifiant lorsque l’on triomphe. Son scénario ne casse pas trois pattes à un chameau, mais son ambiance est envoûtante. Je me prends à imaginer des enfants d’aujourd’hui découvrir le monde des jeux vidéo en explorant ce nouveau Prince of Persia avec leur papa (ou leur maman, on est en 2024 !).
« Des enfants ?! Mais il est PEGI 16, non ?? », vous êtes-vous exclamé avec raison. En effet, à l’époque il n’y avait pas de classification d’âge et je dois dire que je trouve le PEGI16 de cet épisode un peu sévère. Il est justifié par le sigle « violence » et les réactions intenses de personnages dans les (rares) scènes cinématiques. Dans ce cas, si vos enfants sont plus jeunes, je vous invite à trouver votre propre « Prince of Persia » pour créer de bons souvenirs et accompagner leur entrée dans le monde des jeux vidéo. Si vous êtes parents d’adolescents, vous pouvez alors leur recommander ce Prince of Persia – The Lost Crown et les encourager à ne pas se décourager face à la difficulté.
Niels Weber
Il travaille en Suisse sur les thématiques d'usages excessif des écrans, notamment avec des familles. Il utilise le jeu vidéo comme outil thérapeutique et garde un œil attentif sur l'actualité du média (nouveautés, tendances, impacts, etc.). En parallèle à ses activités professionnels, il dirige bénévolement un site de critiques de jeux (www.semperludo.com), ainsi qu'une association de joueurs à l'échelle nationale (www.gamingfederation.ch), à travers laquelle ils visent une pratique du jeu vidéo responsable.