17 septembre 2021

Le sommeil et les écrans

A 75 ans, nous aurons dormi… 25 ans ! Soit un tiers de notre vie. Le sommeil compte parmi les dimensions essentielles de la santé et du bien-être. C’est un besoin vital. Pourtant ces dernières années, bien dormir reste un point difficile qui retentit sur la vie de tous les jours, et pour de plus en plus de personnes. Les conséquences de la privation chronique de sommeil peuvent être nombreuses sur la santé : prise de poids, diabète, dépression, augmentation de la douleur, aggravation des troubles respiratoires et cardiovasculaires, endormissements au volant ou au travail, baisses de performance, difficultés relationnelles…

Et pourtant nous malmenons notre sommeil, unique moyen de récupérer nos capacités physiques et psychiques. Notre mode de vie en transformation rapide depuis plus de 30 ans en est la principale cause. Beaucoup d’études soulignent la dette de sommeil des Français. Une véritable épidémie qui aggrave la plupart des maladies chroniques.

Réalisée à l’occasion de la 20ème Journée du Sommeil®, l’enquête INSV/MGEN 2020 a été conçue pour évaluer l’impact de modes de vie sur le sommeil Français et prendre appui sur les points d’inquiétude pour dispenser des conseils individuels et collectifs en faveur d’un bon sommeil.

Les révélations de l’enquête :

L’enquête montre par ailleurs que les conditions de travail ne sont pas sans conséquence sur le sommeil des adultes et, de fait, la vie de famille. Elle montre également une augmentation de l’usage des écrans le soir et un important nombre de réveils nocturnes occasionnés par les téléphones chez les Français.

Nos habitudes de sommeil sont tributaires du fonctionnement sociétal et de notre environnement. De plus, un certain nombre de mesures peuvent être mise en œuvre pour préserver le sommeil des adultes et celui des enfants.

Seuls 39 % des Français jugent que les écrans ont un impact négatif sur la qualité du sommeil, la majorité d’entre eux (56 %) n’y voyant aucun impact.
Près de 45 % des adultes consultent des écrans le soir au lit, dans un tiers des cas tous les jours ou presque, et durant plus d’1h30 pour 1/4 des utilisateurs. 16% des Français et 28% des 18-34 ans admettent être réveillés la nuit par la sonnerie du smartphone ou par un SMS. Et près de la moitié y répondent le plus souvent. Aussi les spécialistes préconisent de façon urgente, un couvre-feu digital afin d’améliorer les conditions d’endormissement ainsi que la durée du sommeil.
Dans leur quotidien, les françaises ont le sentiment que les écrans prennent la place de d’autres activités : Après la lecture (60%), les Français citent le sommeil (50%) comme le temps le plus réduit par le temps consacré aux écrans. Viennent ensuite les activités de plein air (43%), les activités physiques (40%), les sorties culturelles (36%), la famille (36%), les amis (29%) et les repas (24%).

Le sommeil des enfants en 2020, adultes de demain
L’environnement, le mode de vie des parents ou encore l’école vont influencer dès le plus jeune âge les enfants. L’impact négatif du manque de sommeil chez les enfants n’est plus à démontrer. 48% des Français s’accordent à penser que la thématique du sommeil des enfants prendra de l’importance dans les 20 prochaines années. Toutefois, l’enquête révèle que les Français ne sont pas encore tous conscients des effets négatifs d’une exposition excessive aux écrans sur le sommeil des enfants.
9 enfants sur 10 ont accès à 1 écran à la maison, et en moyenne à 3 supports. 71% des parents déclarent avoir pris des mesures pour encadrer leur usage : restriction de la durée d’exposition (66%), interdiction pendant les repas (60%), interdiction à certains horaires (56%) et surveillance des contenus (50%). Mais, seulement 44% des parents déclarent ne pas autoriser les écrans au lit.     L’éducation et la sensibilisation doit se poursuivre afin que chacun puisse retrouver un bon rythme. L’une des règles principales pour les écrans est bien d’apprendre à s’en servir pour apprendre à s’en passer.

Aussi il existe beaucoup de facteurs influençant négativement le sommeil, alors mieux vaut éliminer ceux sur lesquels il est possible d’agir ! Une nuit blanche de temps en temps, c’est gérable, mais peut-être que deux sorties avec coucher à l’aube chaque week-end, c’est un challenge trop lourd pour le capital sommeil. Trop de nuits noires ce n’est pas normal. N’hésitez pas à en parler à un professionnel. Du recul permet de prendre conscience qu’on va peut-être moins bien que ce qu’on croyait et qu’il est temps d’aller consulter. La vie sans écrans, c’est l’époque des grands-parents ! Cependant, veiller à améliorer sa qualité de sommeil permet à l’organisme de s’endormir à temps pour être en forme le lendemain. 

Quelques conseils afin de respecter votre rythme et vos besoins de sommeil :

Enquête OpinionWay menée auprès de 1020 personnes âgées de 18 à 65 ans, du 9 au 16 janvier 2020. Échantillon national représentatif de la population française : 33% âgés de 18 à 34 ans, 44% âgés de 34 à 54 ans et 23% de 55 à 65 ans. Avec 36% de CSP+, 37% de CSP-, 27% d’inactifs dont 9% d’étudiants.

Flore Guattari Michaux travaille en cabinet libéral sur Colombes (92) auprès d’enfants, d’adolescents et d’adultes. Elle est spécialisée en parentalité et numérique.

 
 

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Flore Guattari

Psychologue du développement et de l’éducation. Psychothérapeute en Haptonomie. Animatrice d’ateliers parents.