17 février 2021

Question/Réponse #2

La question du mois :

Bonjour Monsieur,

Je me permets de venir vers vous car les professeurs des écoles de ma commune demandent l’achat de «  vidéo projecteurs interactifs »  pour les écoles maternelles.

Au regard de nombreuses études et écrits sur les écrans, je m’interroge sur la pertinence d’un tel achat. 

Pourriez vous m’apporter des informations sur le cas particulier des «  vidéo projecteurs interactifs » afin de prendre une décision éclairée ?

Je vous remercie.

Bien cordialement

 

Notre réponse :

En tant que responsable de commune ou d’association, vous vous demandez quand et comment investir dans du matériel numérique pour les jeunes enfants. Voici quelques repères pour vous y aider.

 

En avril 2019,  l’Académie des sciences, l’Académie nationale de médecine et l’Académie des technologies ont rendu un rapport pour appeler à une vigilance raisonnée sur les technologies numériques. Elles préconisent de limiter l’accès aux écrans des plus jeunes (surtout moins de 3 ans) et surtout d’en accompagner toujours une utilisation raisonnable. Sur le même sujet, Jacques Toubon, Défenseur des droits, et son adjointe  Geneviève Avenard, Défenseure des droits des enfants recommandaient en 2018 aux pouvoirs publics l’application d’un strict principe de précaution en interdisant l’exposition des enfants de moins de trois ans aux écrans dans les lieux les accueillant et en ne permettant cette exposition, pour les plus de trois ans, que de manière accompagnée et limitée, et dans le cadre d’un projet éducatif. Une école maternelle dotée d’un vidéoprojecteur interactif doit penser un projet pédagogique limitant la durée d’exposition des enfants. Le média n’a d’intérêt que dans le partage entre tous les petits élèves d’un objet commun (très différent d’une tablette individuelle) leur permettant d’interagir non seulement devant tous mais surtout entre eux.

Tout est donc une question de dosage et d’utilisation du média dans le but de favoriser les interactions sociales dans les apprentissages.

Sophie BRUNETEAUX est psychologue clinicienne et EDA (Education Développement Apprentissage)

 

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Association 3-6-9-12

Un regroupement de praticiens de terrain, de chercheurs et d’universitaires, qui souhaitent participer à une éducation du public aux écrans et aux outils numériques en nous appuyant sur les balises 3-6-9-12 imaginées par Serge Tisseron.