Utiliser un robot NAO comme médiation thérapeutique auprès d’enfants autistes : Charlotte Labossière, membre des Petits Laboratoires d’Empathie, soutient sa thèse et devient docteure en psychopathologie !
Le 4 décembre 2024, Charlotte Labossière, psychologue clinicienne, membre de plusieurs associations de PLEM et notamment secrétaire de l’IERHR, a soutenu publiquement sa thèse, rédigée sous la direction de Chantal Lheureux-Davidse, à l’Université Paris Cité, dans le cadre de l’Ecole doctorale Recherches en psychanalyse et psychopathologie (CRPMS – EA 3522).
C’est la deuxième thèse en psychopathologie soutenue par des membres de l’IERHR qui porte sur l’intérêt des médiations par les robots dans le champ de l’autisme. La première, en 2021, était signée Olivier Duris, et portait sur une approche groupale de la médiation robotique, et sur les spécificités induites par l’introduction d’un robot dans la dynamique d’un atelier Conte conduit à l’Hôpital de Jour pour Enfants André Boulloche (Association CEREP-PHYMENTIN – Paris 10).
L’hypothèse de Charlotte Labossière est qu’une médiation robotique pourrait constituer un support particulièrement propice au travail sur le développement des compétences sociales et relationnelles, et l’accès à la socialisation chez des enfants âgés de 6 à 12 ans présentant un autisme sévère. Pour cela, elle a utilisé un robot humanoïde de type Nao, qui mesure 50 CM de haut, et que l’on peut programmer pour qu’il accomplisse des gestes et prononce des phrases. Ses observations lui ont permis de conclure que cette médiation pourrait étayer le développement des capacités d’expression et de communication, ainsi que l’émergence d’interactions ludiques entre l’enfant et le thérapeute, constituant des prémices de futures expériences partagées.
Le jury a apprécié son effort de clarification pour différencier les termes employés pour désigner le mode de relation qu’un humain entretient avec un robot, en situation thérapeutique et dans la vie courante : objet transitionnel, objet malléable, objet intermédiaire, objet de médiation ou encore partenaire. Plusieurs membres ont également loué son attention aux places respectives du langage corporel et du langage parlé dans la relation que les enfants autistes établissent avec les robots.
La qualité des interactions de la candidate avec les enfants qu’elle a suivis a été également été soulignée. Une approche que Charlotte Labossière définit elle-même dans sa thèse (page 220) : « Il est plus facile pour l’enfant autiste d’entrer en interaction par l’intermédiaire d’un médiateur faisant tiers dans la relation, d’autant plus si ce médium est choisi par l’enfant et que le thérapeute s’y intéresse avec enthousiasme et émerveillement ». Bien qu’elle parle très peu d’empathie dans sa thèse, puisqu’on ne trouve le mot que cinq fois et encore sous forme d’adjectif, ce travail a été salué comme un formidable plaidoyer pour développer une approche originale de « thérapie par objet d’empathie partagée ».
Pour terminer, le jury a encouragé la candidate, forte de ce premier travail, à tester ses hypothèses novatrices sur les relations que les enfants autistes entretiennent avec d’autres types de robots, notamment les « robots virtuels » sur un écran. Elle pourrait y comparer les effets des différentes formes d’empathies mises en jeu : celles qui sont développée entre le thérapeute et le robot, entre l’enfant et le robot, et entre le thérapeute et l’enfant.
Charlotte Labossière a ainsi rejoint le groupe de nos intervenants bénéficiant du titre de « docteur en psychologie ». Les membres de PLEM la félicitent de cette réussite et l’encouragent à continuer ses travaux de recherche !
